ALISA RESNIK

Jusqu'au 6/03/2021
Leica Store Paris 8ème

 

Dans le cadre du partenariat avec le festival de photographie de Deauville, Planches Contact, l’espace photographique Leica présente, Low Season d’Alisa Resnik.

Invitée en résidence à Deauville pour le festival Planches Contact en 2019, Alisa Resnik a poursuivi sa quête  à la rencontre des autres, comme un nouveau chapitre d’une œuvre qui se construit au fil du temps et des voyages, dans un ensemble sans repères temporels ni géographiques. 

ICI LA NUIT EST IMMENSE, clame en grandes lettres rouges un tableau des 42 h du loup de Sarkis. Promesse ou menace qui fait penser aux images et à l’univers d’Alisa Resnik, dont le premier livre, One another pourrait être l’histoire d’une nuit unique et interminable qui unit Berlin et Saint Petersburg.

Une nuit sans fin qui ne connaît pas la lumière de l'aube, qui s’étend sur des villes désertes et glisse dans des intérieurs aux moquettes et banquettes usées où, sur fond de rideaux et papiers peints délavés, des personnages passent ou bien posent.

Parfois dans l’abandon ou l’absence, parfois défiant ou ignorant l’appareil photo, les protagonistes semblent jouer une pièce où se mêlent histoires déjà vues et énigmes policières. Défile alors une succession de solitudes, de visages marqués, de corps blêmes, seuls ou entrelacés, en équilibre au bord d’un abîme ou figés dans un cauchemar où la neuvième porte pourrait s’ouvrir d’un moment à l’autre. Alisa Resnik photographie la vie et son reflet, la fragilité, la grâce, la mélancolie, la solitude.

D’un univers qui respire inquiétudes et angoisses, elle restitue une image où l’on ressent surtout son empathie profonde pour les personnes et les lieux. Lieux qu’elle affectionne, où elle recrée, en jouant de l’obscurité et de la pénombre, l’ambiance d’un vieux théâtre de quartier aux velours rouges. Bars et couloirs d’hôtels vides, usines désaffectées, maisons qui semblent inhabitées malgré les fenêtres éclairées, arbres couverts de neige ou de guirlandes, interrompent et rythment le cortège des portraits. Ses images deviennent des visions étranges et poétiques.
 

Le monde d’Alisa Resnik s’est construit au fil du temps et résonne de ses voyages et de ses rencontres :   entre Est et Ouest, entre avant et après la chute du mur de Berlin. Le spectre chromatique d’Alisa Resnik est fait des couleurs de l’obscurité, des rouges et des vert sombres qui absorbent les rares lumières et rappellent les tons tragiques du Caravaggio.

Ses damnés pourront rappeler les descentes aux enfers d’Antoine D’Agata, son monde de la nuit renvoyer à celui du café Lehmnitz à Hambourg d’Anders Petersen, repaire d’alcooliques, de marins et de prostituées ; mais, au-delà des références, le plus important dans le travail d’Alisa Resnik est cette écriture photographique envoûtante, capable de traduire une approche fusionnelle et tendre envers les personnes rencontrées et photographiées. Enfin, tout le monde se ressemble un peu dans cette galerie de portraits, comme dans un album de famille.

 

Alisa Resnik née à St Petersburg en 1976, part pour Berlin à la dissolution de l’Union soviétique en 1990 avec ses parents. Après des études d’histoire de l’art et de philosophie à Berlin et à Bologne, en 2008, elle se lance dans la photographie, voyage à travers l’Europe, revient en Russie et en Ukraine.

Depuis 2009, ses images ont été présentées dans différentes expositions et projections en Italie, France, Espagne, Suisse, et Autriche.

Lauréate en 2009 du Winephoto en Italie et de Descubrimientos PHE, le portfolio review de PHotoEspaña, Alisa Resnik remporte l‘European Publishers Award en 2013, avec One another  publié par Actes Sud sous le titre « L’un L’autre ».

En 2019, invité en résidence par le festival de photographie de Deauville, elle a réalisé Low Season exposé à La Chatonniere lors de la X édition de Planches Contact.