Alexandre Ollier
Ecosse
Alexandre Ollier - L'Ecosse
On m’avait parlé de l’Ecosse et de ses mystères.
Le premier jour de mon arrivée, la neige tombait sur la capitale et j’ai tout de suite pris la route pour commencer à découvrir le pays.
Chaque jour, une destination différente chez l’habitant, à travers quelques villes, puis vers les grands espaces.
Mes images se sont construites au fur et à mesure des rencontres, en suivant les conseils avisés des habitants. Il m’arrivait souvent de dévier de la route principale pour partir dans une direction au hasard et quand la route n’était plus praticable en voiture, je continuais à pied pour atteindre mon point de vue.
La météo écossaise est lunatique. Ses nuages recouvrent les hauteurs des montagnes et en un rien de temps elle peut vous offrir une pluie diluvienne comme un soleil timide. Cette lumière si particulière, associée au froid et aux somptueux cumulus, offre des paysages sublimes de sensibilité et la force du vent vous rappelle la puissance de la nature.
J’avais besoin d’un appareil léger et facile à emmener partout durant ce road-trip pour retranscrire ce que je contemplais. Mon MP 240 et son Summicron 35mm façonnent ce rendu que j’affectionne tant. Il me fallait être discret, voire invisible comme lors de la photographie du cerf depuis la voiture ou celles prises en pleine rue.
Je roulais sur une « Single traffic road » lorsque j'ai du me garer sur le côté pour shooter une vieille bâtisse. J’aperçois alors un panneau indiquant la présence de cerfs lors du printemps, en basse altitude. Je rejoins ma voiture pour repartir et je jette un coup d’oeil dans mon rétroviseur : un cerf craintif me regarde. Je me saisis de mon boitier dans la plus grande discrétion pour obtenir l'image ci-dessous avant de le revoir s'évader au loin.
C’est dans ces moments intimes que l'on se reconnecte avec la nature. Une consécration nouée de fierté d’avoir pu prendre ce cliché : j'ai entre les mains un Leica qui me correspond.
On m’avait parlé de l’Ecosse, elle m’a parlé d’amour.